jeudi 13 octobre 2011

Vietnam : opium en stock




Après un passage de frontière relativement aisé via le « pont de l’amitié », je pose le pied à Hanoï après avoir traversé nombre de petits bleds pour le moins typiques. Chapeaux pointus Nón lá , mobylettes à foison et palmiers à tous les étages : la Chine n’est pas loin. 



Mais tandis que je m’offre une petite balade nocturne dés mon arrivée pour retrouver mon couchsurfer du soir, je suis souvent interpellé par les autochtones qui sont sans hésitation moins timides que les précédents.



C'est-à-dire que mon passage déclenche une réaction de la part d’une personne sur 2 : ça va du simple « hello » à la raillerie organisée, en passant par des mototaxis et autres Tuk-tuks harcelants au possible. 

Le typhon est là


Avec ses 90 millions d’habitants, le Vietnam propose la capitale la plus bruyante jusqu’ici et traverser une rue relève du challenge olympique où le second ne remporte aucun prix. Tu passes où tu t’en prends une, telle est la loi même si la ville ressemble étonnement à un gros village. 



Tandis que je pose mon sac dans une maison d’expatriés fort sympathiques située dans un petit quartier périphérique, je note quelques rats se baladant sur les fils électriques ainsi qu’une armada de moustiques observant goulument mes bras. Mais loin d’être misérable, l’endroit est vivant et les habitants curieux autant qu’accueillants.



Entre les nombreuses demeures coloniales françaises, je découvre avec une joie non dissimulée que les vietnamiens ont conservé ce qu’il y a de bon dans l’hexagone : à savoir les cafés et les boulangeries. Imaginez ma joie quand j’ai compris que je n’allais pas me farcir un énième bol de nouilles pour le petit déjeuner. 



Par contre, la rancœur contre la colonisation est toujours présente et même si quelques jeunes m’expliquent qu’il s’agit principalement du ressenti de leurs grands-parents, ils préfèreront toujours un américain à un français. Visiblement la cause étasunienne trouve grâce à leurs yeux mais pas l’esclavagisme dont nos aînés les ont gratifié : compréhensible.



De plus, il s’avère que je me trouve en plein sur le passage du typhon Nissat, une curiosité climatique qui offre une météo incroyablement changeante. Vent violent, crachin toutes les 15 mn, soleil puis re-pluie et enfin accalmie laissant apparaître nombre de poissons morts à la surface des différents lacs de la ville. Mais ça ne semble en rien perturber les locaux qui continuent d’installer leur hamac entre 2 réverbères et se réunissent à la nuit tombée pour partager une pipe en bambou contenant opium ou marie-jeanne.

Des rizières à perte de vue


Après un passage par quelques temples et le quartier français, j’abandonne l’idée de me diriger vers la côte est du pays en raison de l’arrivée d’un second typhon. Après collecte d’informations,  Sapa semble valoir le détour : banco. En effet, après une journée passée à gagner ledit village, je dois avouer que la récompense mérite que l’on s’agite le postérieur. 



Située au milieu des montagnes, le bourg est un ancien poste colonial entouré de rizière et de petits villages abritant les minorités H’mong, Kinh et Dao. C’est d’une beauté à se couper une jambe même si le nombre important de touristes gâche un peu la fête. De même, les vietnamiens qui se sont fait une spécialité de l’accueil des occidentaux sont en général totalement exécrables avec les sympathiques villageois, n’hésitant pas à les présenter aux portefeuilles garnis puis à les chasser dés qu’ils ont le dos tourné.

Une sympathique troupe H'mong


Une marche d’une petite heure et je me retrouve perdu dans la jungle, avec buffles et enfants culs-nus amusés de me voir dans la boue jusqu’aux chevilles. Puis une escorte H’mong vient à la rescousse et m’emmène jusqu’à leur village, pensant même à me couper un bâton en bambou pour me soutenir dans ma peine. 



Discussion sympathique et enrichissante : j’apprends par exemple qu’ils sont catholiques et quand ils me demandent si je le suis aussi et que je leur réponds gentiment que je ne suis pas croyant, ils me regardent d’un air qui semble vouloir dire : « vous nous avez cassé les roupettes avec Jésus et maintenant vous n’y croyez plus,… ». Un truc dans le genre.



La traversée de leurs hameaux est un tantinet dérangeante car, tandis qu’ils se lavent dans les proches cascades ou attrapent un porcelet pour en tirer la viande, une bonne centaine de touristes se met à photographier leur chair rose, donnant à la scène un semblant de zoo humain. 

Faisant partie de ceux que l’on appelle les plus pauvres des plus pauvres, ils ne semblent pas gênés outre mesure puisque leur niveau de vie à véritablement évolué depuis que les vacanciers sont là mais bon… Remarquez, c'est triste à dire mais je suis aussi coupable que les autres.



La tempête étant passée, il est temps de rejoindre la baie d’Ha long et de s’attarder un peu sur les plages paradisiaques ainsi que sur une faune qui promet d’être riche en primates.

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