dimanche 5 juin 2011

Roumanie : vers Timisoara



Une fois mes hôtes serbes remerciés, je cherche la direction de Timisoara et parviens péniblement à passer la frontière roumaine après avoir montré mon passeport à 3 douaniers différents. Le soleil tape et chaque pas se solde par un litre d'eau déversé directement sur mon t-shirt.



Le décor change radicalement et je traverse des zones rurales où les chevaux et outils rudimentaires d'agriculture ont toujours cours. Des tas d'ordures ça et là avec au milieu quelques guérites de fortune, habitées par des gitanes aux robes colorées ne cachant toutefois pas les conditions d'extrême précarité dans lesquelles ils subsistent.

Je débarque donc dans ladite cité en fin d'après-midi et me déniche une petite auberge peu coûteuse. Celle-ci est tenue par un praticien du Raïki ou Reiki, sorte de magie blanche d'inspiration chrétienne, qui me répète qu'il ne faut surtout pas que je laisse les gipsies me serrer la main, sinon ils me prendront ma chance... Bon, le ton est donné.

 Place de la victoire avec vue sur le théâtre

C'est par ailleurs l'une des choses les plus frappantes, la barrière palpable entre les 2 ethnies : ils cohabitent mais ne peuvent pas se sentir. Toutefois, ici les gens semblent plus ouverts qu'en Hongrie et chaque question posée à des locaux à droit à sa réponse enjouée et à un sympathique sourire.

Par contre, le point noir c'est que sur mon front il est écrit touriste (ils me croient tous allemand ou britannique) et m’arnaquent sans complexe sur les prix voir oublient de me rendre la monnaie. L'expression étonnée qu'ils font lorsque je leur fais remarquer est assez comique.


 Timisoara est effectivement la ville la plus riche du pays et la présence de plusieurs bars bobos-lounge au centre contraste avec la vétusté des bâtiments alentours. Toutefois de nombreux lieux valent le détour et voir les gens vivre est tout simplement agréable. De la bimbo au décolleté généreux qui fait le signe de croix en passant devant la cathédrale, au policier se cachant pour piquer un roupillon; un véritable spectacle moderne.

Cathédrale orthodoxe Trei Lerarhi

Une rencontre reste toutefois surprenante : Wolf, teuton de 57 ans installé au Paraguay (enfin, il y passe semble t-il un mois par an) qui voyage depuis ses 16 balais et continue toujours ses pérégrinations, avec pour buts conserver sa liberté et, bien sûr, les femmes. Il me conte son tour de l'équateur à cheval, ses 2 ans d'illégalité au Brésil, sa traversée de l'Inde, et bien plus. Nous avons partagé une Timisoreana puis nous sommes quitté comme cela, moi avec des images plein la tête et lui avec son baluchon. Nous ne nous reverrons sans doute pas mais le côté éphémère de la chose a son charme.

La photo est mauvaise mais on nous distingue tout de même

Je compte rester ici quelques jours avant de rejoindre Sibiu, pour m'imprégner un peu plus de l'atmosphère de la West Coast roumaine.

1 commentaire:

  1. Eh Mec bizarrement tandis que tu te dirigeais vers la Roumanie, je me rendais à Saintes-Maries de la Mer pour participer au pèlerinage des gitans et des nomades d'ici et d'ailleurs. J'y ai partagé avec des Roms, des Manouches, des Gitans... On a bu, on a ri, on a dansé. Je ne pouvais pas rencontrer la Sainte patronne des voyageurs sans lui faire un clin d'oeil de ta part.
    A bientôt mon ami

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